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À propos Challenges et LC

Programme printanier

Encore un petit billet non livresque pour cause de vacances. Aujourd’hui, je fais un point sur les rendez-vous auxquels je participe en ce printemps 2024.

En avril, c’est le formidable Mois au Japon chez Lou et Hilde. Ma modeste contribution cette année a déjà paru il y a quelques jours avec ma chronique sur Le goûter au lion, un roman doux-amer d’Ogawa Ito.

En avril et en mai, La bouche à oreilles orchestre Le printemps des artistes. J’ai publié une première chronique picturale la semaine dernière et ma prochaine contribution devrait être musicale. J’aime beaucoup ce rendez-vous qui me fait sortir de mes habitudes de lecture !

Fabienne propose de lire sur le Rwanda d’avril à juillet avec ses Cent jours au pays des mille collines et j’ai bien l’intention de prendre part à cet événement, peut-être avec un essai si celui que j’envisage n’est pas trop ardu.

Pour la deuxième année consécutive, Madame Lit s’acoquine avec Eva&Patrice pour nous inviter à une lecture épistolaire, cette fois du 7 au 10 juin. Mon roman est déjà choisi, il devrait en plus me permettre de m’associer (enfin !) au défi Littératures de l’Asie du Sud-Est organisé par Sunalee jusqu’au 30 septembre.

Tourné vers d’autres contrées le reste de l’année, mon blog se mettra exceptionnellement à l’heure anglaise en juin. J’ai quelques classiques dans ma PAL qui va donc s’affiner avant la plage grâce au Mois anglais. Merci d’avance à Lou et Titine pour cette « opération dégraissage ».

J’ai pris goût aux voyages en mer grâce au Book trip maritime piloté par Fanja. Après Oiseaux de tempête, je chroniquerai dès lundi une nouvelle lecture pleine d’embruns … et d’angoisse.

J’ai par ailleurs trouvé mon auteur-chouchou pour le défi proposé par Géraldine. Ce sera le Néerlandais Gerbrand Bakker dont j’ai adoré Parce que les fleurs sont blanches, découvert grâce à Eva lors d’une récente lecture commune. J’ai jusqu’au 31 août 2025 pour explorer sa bibliographie, mais ce printemps me verra déjà lire au moins un de ses romans.

D’ici le solstice d’été, je participerai à plusieurs lectures communes :

Vous pouvez bien sûr vous joindre à nous !
D’autres challenges au long cours et lectures communes ponctuelles sont répertoriés ici, avec notamment des lectures marsiennes chez Ta d loi du cine/Dasola, un défi Lire tout Marguerite Duras chez Éléonore et un autre consacré à Proust chez Myriam et Claudialucia. Bref, il y en a pour tous les goûts !

Bonnes lectures et à bientôt,

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Japon Romans

Le goûter du lion – Ogawa Ito

Traduction du japonais par Déborah Pierret-Watanabe – Éditions Philippe Picquier

Avril, c’est aussi un Mois au Japon ! Les cerisiers sont en fleurs là-bas comme ici, mais aujourd’hui, ce sont les citronniers qui sont à l’honneur puisque Le goûter du lion a pour décor « l’île aux citrons », nichée dans la mer intérieure de Seto.

Derrière ce titre gourmand se cache en fait un roman sur la fin de vie. Shizuku est une jeune trentenaire en stade terminal d’un cancer. Elle a choisi de finir ses jours à la Maison du lion, un lieu dédié à l’accompagnement des personnes en fin de vie bien loin des hôpitaux et des EPHAD. À l’heure de grands débats nationaux sur les soins palliatifs, on rêverait de voir ce genre de structures essaimer chez nous…


« (…) j’avais l’impression de me retrouver dans un de ces hôtels cachés où plane une atmosphère d’élégance. L’endroit n’était ni trop impersonnel ni trop marqué par les traces de la présence des autres pensionnaires. On s’y sentait comme couvé du regard par un inconnu au visage souriant. Je ne suis jamais entrée à l’intérieur d’un cocon, mais j’ai pensé qu’on devait y trouver la même lumière, douce et enveloppante. »

Shizuku va connaître une sorte de renaissance à la Maison du lion. Elle s’allège de ses regrets, fait de belles rencontres, découvre la relation d’amour si forte qui peut unir un animal et son maître. Elle profite de chaque souffle d’air, de la lumière et de la moindre saveur (et nous met l’eau à la bouche !). Il n’y a pas d’amertume, pas de faux-semblants non plus. Shizuku apprend à accueillir la peur, la tristesse comme la joie.

Une fois de plus, j’ai été frappée par la capacité des auteurs japonais à parler simplement, sans pathos et sans tabou, de réalités peu réjouissantes (en l’occurrence, le corps qui lâche). Et la solitude dans laquelle vivent la plupart des Japonais, en tous cas si j’en crois la littérature et le cinéma, est prégnante ici aussi. J’ai d’ailleurs pensé à plusieurs reprises au très joli film Tempura dont l’héroïne fantasque et célibataire peine à occuper ses week-ends passés encore et toujours seule. Ici aussi, Shizuku est seule, par choix certes, mais elle semble avoir eu peu de proches dans sa courte vie.

J’avoue tout : j’ai eu les larmes aux yeux à plusieurs reprises ! Pourtant, l’impression qui domine et qui reste est celle d’une grande sérénité. C’est un joli roman sur la fin de vie, qui n’est peut-être que le début d’autre chose. Il ne révolutionne pas la littérature, mais il est idéal pour une parenthèse en mode carpe diem.

PS : Le Mois au Japon, ce sont des romans, des recettes, des films, des loisirs créatifs, des idées pour apprendre la langue japonaise. Retrouvez toutes les participations à ce rendez-vous chez Hilde et Lou.