J’aime les bons polars qui décryptent un milieu, une société, comme ceux de Batya Gour, l’autrice israélienne qui a créé le personnage de Michaël Ohayon il y a déjà quelques décennies. Les enquêtes de ce policier d’origine marocaine, ancien étudiant en Angleterre, vont le conduire dans des univers très spécifiques dont la plupart des titres ne font pas vraiment mystère :
Deux de ces romans m’ont particulièrement plu : Le premier, Meurtre un samedi matin, se déroule dans les arcanes d’un institut de psychanalyse tandis que l’autre, Meurtre au kibboutz, offre une véritable immersion dans la vie d’un de ces villages collectifs. L’analyse très fine de la psychologie de chaque personnage est passionnante et j’ai appris une foule de choses étonnantes (pour moi en tous cas), notamment sur l’éducation telle qu’elle était envisagée dans les kibboutzim jusqu’à une date relativement récente.
Au final, dans ces romans, peu importe qui a commis le meurtre en question et les amateurs de thrillers en seront pour leurs frais. Pas de tension insoutenable ou de frisson d’horreur, le crime est ici avant tout l’occasion d’une étude de mœurs extrêmement fouillée. Batya Gour dévoile ainsi un pan chaque fois différent du pays à l’histoire si complexe et aux contrastes si forts qu’est Israël.
Batya Gour est souvent comparée à Agatha Christie (personnellement, je ne vois pas bien pourquoi car on est loin des romans à énigme) et parfois appelée la « P.D. James israélienne ». Cette dernière comparaison me semble beaucoup plus judicieuse et, en fervente adepte des enquêtes du commandant Dalgliesh, je ne m’en plaindrai sûrement pas.
PS : Les romans policiers de Batya Gour ont été traduits de l’hébreu par des traducteurs et traductrices différent(e)s, et parfois à quatre mains. Ces traductions sont signées : Laurence Sendrowicz, Jacqueline Carnaud, Jacqueline Lahana, Rosie Pinhas-Delpuech et Emmanuel Moses.
Je vous épargnerai le détail de ma passion pour Les Trois mousquetaires, d’autant que certain(e)s d’entre vous ont déjà lu mon brouillon d’article envoyé par inadvertance 😀 Sachez simplement que je projetais de relire sa suite, Vingt ans après, pour ce rendez-vous des #Classiquesfantastiques. Mais d’actes manqués (oublis systématiques de l’emprunter en médiathèque) en coup du destin (je suis tombée sur Les Trois mousquetaires en boîte à livres), j’ai cédé à la tentation de relire le premier opus des aventures de d’Artagnan et ses comparses.
J’avais d’emblée exclu Dickens. David Copperfield, M. Pickwick et Oliver Twist m’ont plutôt ennuyée (ou je les ai peut-être lus trop jeune). Je prévois malgré tout de lire un jour le fameux Conte de Noël de l’auteur britannique, dont j’ai vu une réjouissante adaptation dans un épisode de Docteur Who qui lui rendait hommage.
L’essentiel de l’histoire des Trois Mousquetaires est archi-connu et il me semble superflu de le résumer ici. Voici plutôt mes impressions après cette énième lecture, mais la première depuis au moins 15 ans.
J’ai rapidement constaté que j’avais subi une telle influence des adaptations de ce roman au cinéma que j’avais oublié bien des choses, à commencer par des passages qui m’ont paru fort longs, mais aussi le fait que la fameuse affaires des ferrets de la reine était résolue dès le milieu du roman. Après ce trépidant aller-retour en Angleterre, il y a nettement moins d’action, ce qui explique que la 2e partie du roman soit survolée au cinéma et que je l’ai effacée de ma mémoire. J’imagine aussi que l’édition pour la jeunesse que j’ai lue et relue dans mon enfance opérait d’importantes coupes dans les passages les plus descriptifs du roman original…
J’ai également été surprise par la quasi absence de certains personnages ou encore par leur personnalité bien plus ambiguë que dans mon souvenir. Ainsi, Madame Bonacieux disparaît pendant plusieurs centaines de pages sans que cela ne gêne nos héros, puis elle réapparaît de manière fort opportune à la toute fin du récit. Celui qui est censé être l’ennemi juré de d’Artagnan, le fameux comte de Rochefort, est finalement un personnage très anecdotique. J’ai par contre trouvé extrêmement intéressant de redécouvrir les incontournables Capitaine de Tréville et Cardinal de Richelieu, bien différents de mon souvenir là encore. Ils s’avèrent tous les deux extrêmement ambitieux, et les intrigues de palais ne sont pas l’apanage de Son Éminence, bien au contraire. M. de Tréville est très proche du roi, qu’il sait lui aussi manipuler pour obtenir ce qu’il veut. Il est très attaché à ses mousquetaires et les défend envers et contre tous, quitte à couvrir des agissements puérils voire objectivement répréhensibles, simplement parce qu’il s’agit de ses hommes. Quant à Richelieu, je l’ai redécouvert admiratif d’Athos, Porthos, Aramis et encore plus de d’Artagnan, au point qu’il aimerait les voir rejoindre ses troupes et qu’il ne manquera pas de les récompenser lorsqu’il en aura l’occasion. Il est beaucoup moins machiavélique, et donc moins caricatural, que dans bien des adaptations là encore. Bref, une agréable surprise sur ce point car ces deux personnages sont plus complexes et intéressants que dans mon souvenir.
En résumé, j’ai retrouvé la véritable intrigue et la vraie personnalité des protagonistes de ce roman foisonnant et truculent. Sa première moitié était à la hauteur de mes attentes avec des personnages flamboyants (ce qui va de pair avec d’inévitables exagérations, mais elles ont leur charme), et de nombreux rebondissements. La deuxième partie s’enlise cependant, à l’image du siège de La Rochelle qui occupe bien trop de pages à mon goût. J’ai peiné dans les deux ou trois cents dernières pages.
Certains défauts sont probablement liés à la forme initiale du roman (publié en feuilleton, ce qui peut expliquer que Dumas ait parfois fait du « remplissage ») ou encore à l’époque et au genre. Ces quatre mousquetaires me sont en tous cas apparus comme de grands enfants (voire de petits garnements), perdant systématiquement leur argent au jeu ou en boisson, devant donc se faire entretenir par leurs maîtresses ou employer des méthodes peu honnêtes pour pouvoir survivre ou s’acheter l’équipement nécessaire à leur travail (= la guerre). Leur code d’honneur est à géométrie variable, leur susceptibilité frôle le grotesque et leur côté potache m’a quelque peu lassée. Je passerai sur le fait que la supercherie de d’Artagnan envers Milady de Winter, est 1) peu crédible, 2) franchement écœurante. Difficile de lui en vouloir de chercher à se venger après ça !
Alexandre Dumas vu par l’artiste Rast
J’attendais plus de cette relecture, c’est certain. Dumas garde cependant toute mon affection car j’aime son ironie, ses descriptions si piquantes et l’esprit d’aventure qu’il insuffle.
Pour connaître le résultat du match Dumas/Dickens, rendez-vous chez Moka et Fanny !
Les vacances étaient bienvenues pour venir à bout de ce Pavé de l’été (chez Sibylline), qui fait aussi partie de la catégorie des Épais de l’été (gérée par ta d loi du cine, squatteur chez Dasola) avec ses près de 700 pages.
PS : Si vous vous demandez s’il vaut mieux lire Les Trois mousquetaires ou aller voir le film (si ce n’est déjà fait), je vous recommande le podcast Pourquoi aller voir le film alors que le livre est tellement bien ? ou de lire d’autres avis comme celui de Petite Plume, Maud, Charlotte Parlotte et bien sûr celui des blogueurs et blogueuses qui auront chroniqué ce monument dans le cadre des #Classiquesfantastiques.
Traduction de l’italien par Lise Caillat – Éditions Gallimard
Après Cendrillon de Joël Pommerat et Légende d’une vie de Stefan Zweig, voici pour moi la 3e lecture de pièce de théâtre de l’année. Née sous la plume alerte et précise de l’Italien Alessandro Baricco, cette histoire se déroule au tout début du 20e siècle au Canada, et plus précisément aux chutes du Niagara où les lunes de miel s’enchaînent tout autant que les suicides spectaculaires.
Deux hommes, Smith et Wesson donc, se rencontrent dans ce cadre naturel exceptionnel. L’un est un inventeur malchanceux, l’autre un fin connaisseur des courants qui a fait du repêchage des corps son passe-temps. Leurs premiers échanges, drôles et à la limite de l’absurde, s’enchaînent à un rythme idéal pour une mise en scène à 100 à l’heure. L’arrivée de Rachel Green, jeune journaliste en quête d’un scoop, va venir pimenter ce duo en construction. Le défi que tous trois décident alors de relever est risqué et bouleversera leurs vies. L’humour laissera la place à la gravité…
Si cette pièce ne sera pas la plus marquante de mes lectures de l’année, son côté désenchanté et légèrement décalé, sans oublier ses dialogues savoureux, m’ont fait passer un très bon moment et montré l’envers du décor des fameuses Niagara Falls.
Traduction du danois par Catherine Renaud – Éditions Le bruit du monde
Les vacances estivales du blog sont terminées. Heureusement, la littérature nous fait voyager toute l’année ! Après De l’argent à flamber, je reprends la direction du Danemark avec un court roman très drôle qui change des polars nordiques.
Le pays des phrases courtes, c’est le Jutland, région de l’ouest du Danemark, où une jeune mère suit son conjoint qui vient d’accepter un nouveau poste. On retrouve ici l’image d’Épinal du Danemark avec ses écoles alternatives où profs et élèves vivent en communauté, ses crèches familiales où les enfants sont « certifiés nature », où tout le monde semble doté d’un self-control et d’un sens de la pédagogie hors du commun. Tout le monde, sauf la narratrice (on ne connaît pas son nom) qui se sent totalement déconnectée et incompétente.
Trop bavarde et abordant tous les sujets sans filtre, épuisée par les nuits sans sommeil et les injonctions faites aux jeunes parents, elle s’accroche désespérément à son amie joyeusement terrifiante Krisser, à ses profs d’auto-école et à un reporter télé qu’elle idolâtre. Cette anti-héroïne dont on ferait bien sa meilleure copine fait voler en éclats l’image lisse et parfaite que l’on se fait parfois des Danois(es).
Avec beaucoup d’humour, l’autrice met à nu de nombreux travers de nos sociétés modernes. Elle s’en donne à cœur joie en faisant tenir à son personnage principal la rubrique Boîte aux lettres d’un journal. Au moyen d’exemples tirés de sa propre expérience et de conseils pas toujours académiques, notre héroïne mi-survoltée mi-déprimée répond aux questions existentielles de la population locale, sans prendre de gants et avec une dose prononcée d’auto-dérision.
Politiquement incorrecte, d’une franchise déconcertante et d’une vulnérabilité qui tempère son côté péremptoire, elle se révèle très attachante. Surtout, son discours est totalement décomplexant, que ce soit pour les jeunes parents, les « pièces rapportées » ou celles et ceux qui se sentent décalé(e)s en société. On compatit, on rit et (pour ma part) on se sent enfin compris !
Traduction de l’espagnol (Porto Rico) par François-Michel Durazzo – Éditions Zulma
Une première lecture d’Amérique latine pour mon blog ! Je vous invite aujourd’hui à découvrir un roman foisonnant, sensuel et dépaysant autour de la rencontre (a priori imaginaire) entre le mythique Carlos Gardel et une jeune Portoricaine tiraillée entre son héritage de guérisseuse et son ambition scientifique.
Mon nom est Michaela Thorné et je suis une femme qui se souvient. Avant cela, j’ai été bien des choses : une jeune élève infirmière, la petite-fille d’une vieille guérisseuse, la protégée du docteur Martha Roberts de Romeu. J’ai aussi été la maîtresse de Gardel.
C’est sur ces trois phrases que s’ouvre ce roman passionnant et passionné. Il y sera question du racisme subi par la population noire de Porto Rico, et d’Amérique latine en général, de la connaissance subtile des plantes médicinales qu’avaient les natifs de ce continent, du pillage des ressources par les Occidentaux, du rôle de cobayes joué par les Portoricains et les Portoricaines pour les laboratoires et médecins américains. Bien sûr, il y sera également question de tango, de chanson, mais aussi de Toulouse (car Carlos Gardel serait né sous le nom de Charles Gardes dans la Ville rose), de Buenos Aires évidemment, de Paris ou encore de New York et de son Spanish Harlem.
Mayra Santos-Febres a une écriture vibrante, exubérante et précise à la fois. Elle parvient à entrecroiser le parcours d’une jeune femme qui se cherche et se construit avec celui d’un Carlos Gardel toujours tombeur, mais en bout de course. On ressent la chaleur des corps, la touffeur de l’air et la luxuriance de la nature, tout comme le dilemme de celles et ceux qui veulent échapper à leur destin de misère.
Une très belle découverte, à la fois d’un pays à l’histoire coloniale lourde et victime d’innombrables fléaux, d’un personnage de légende (qui se résumait pour moi surtout à un nom et à un costume de faux gaucho à paillettes), et enfin d’une formidable écrivaine.
PS : Le blog se met en pause estivale. Retour le 21 août ici et dans vos messageries ! Bel été et à bientôt !
Envie d’un peu de douceur et de tendresse dans ce monde de brutes ? Alors lisez Zidrou et Jordi Lafebre, ensemble ou séparément ! Lydie est un de leurs petits bijoux d’humanité, de générosité et d’émotion, car le point commun des deux comparses est sans aucun doute leur talent pour nous faire passer du rire aux larmes.
Ces deux auteurs s’associent en effet parfois, mais travaillent aussi en solo comme pour Malgré tout (Lafebre) ou L’adoption (Zidrou), et avec d’autres artistes comme pour La baleine-bibliothèque (Zidrou et Judith Vanistendael) notamment. C’est une histoire à déchirer le cœur qu’ils nous racontent ici, mais la solidarité et la bonté des habitant(e)s de l’Impasse du bébé moustachu la transforment en un conte de fées tendre et lumineux.
J’ai adoré les couleurs et les dessins de Jordi Lafebre, très doux et exhalant une gaité teintée de mélancolie. Les trognes sont particulièrement réussies et les dialogues de Zidrou sont aussi poétiques que truculents. Le tout a un charme fou et cette histoire ferait fondre un iceberg… Un grand merci à Náriel qui m’a fait découvrir cette merveille !
Couverture de l’édition spéciale
La bonne nouvelle pour moi est que j’ai encore un formidable album à découvrir comme Hélène m’a permis de l’apprendre puisque Zidrou et Lafebre ont également co-signé Les beaux étés, chronique de vacances familiales sur plusieurs décennies et en 6 tomes (et non 4 comme je l’avais écrit initialement, merci à ta d loi du ciné pour la précision). Une lecture qui sera parfaite pour la saison !
Traduction de l’allemand (Autriche) par Barbara Fontaine – Éditions Grasset
Pour continuer à découvrir les plaisirs de la lecture de pièces de théâtre (une nouveauté pour moi), j’ai fouiné dans ma médiathèque à la recherche de textes étrangers. Bien m’en a pris car je suis tombée sur Légende d’une vie, une pièce de Stefan Zweig, l’un de mes écrivains préférés, toutes époques et tous pays confondus. Comme toujours avec Zweig, c’est tout simplement brillant.
En trois actes, Stefan Zweig évoque le poids que représente pour ses proches un poète qui fut une légende de son vivant et le reste bien des années après sa mort. Comment son fils peut-il être reconnu pour son propre talent ? Sa veuve s’épanouit-elle dans son rôle de gardienne du culte qui est porté à son défunt mari ? Comment vivre dans une maison devenue un musée, voire un mausolée ?
Alors qu’une soirée doit être donnée pour la première lecture publique des poèmes de Friedrich, le fils du Commandeur, la tension monte entre le jeune homme et sa mère. L’ami, secrétaire et biographe du défunt tente d’apaiser l’un et l’autre, mais l’incompréhension semble insoluble et la rupture inévitable. L’arrivée impromptue d’une mystérieuse femme fera voler en éclats l’image de perfection du poète vénéré, bouleversant encore davantage cet équilibre précaire.
Une fois de plus avec Stefan Zweig, les émotions sont portées ici à leur paroxysme avec un talent diabolique. Je m’attendais d’ailleurs (attention, léger divulgâchage après cette parenthèse) à une fin tragique, mais l’auteur m’a surprise avec une conclusion libératrice et optimiste pour ses protagonistes.
Mes petites recherches m’ont permis de constater que la pièce a été jouée en 2018-2019 à Paris. Il semblerait cependant que Légende d’une vie n’ait pas souvent été portée à la scène par ailleurs. C’est bien dommage, mais il reste heureusement le texte pour se consoler. Composé de longs dialogues, il se lit comme une nouvelle et celles et ceux qui connaissent Zweig savent combien il excellence dans cet art.
Encore une bonne pioche théâtrale pour moi et une preuve de plus du génie de Stefan Zweig !
Adaptation de Gabriel Dufay & traduction de l’islandais par Éric Boury – Le Feuilleton (France culture)
Vivre, marcher et ramer dans la tempête, la neige, le froid, au milieu d’une nature âpre et hostile… Vivre grâce à l’amour, la poésie, la solidarité… Par ces chaudes températures estivales, laissez vous transporter au frais, en Islande, au début du 20e siècle, grâce à l’envoûtant récit de Jón Kalman Stefánsson dont Le Feuilleton de France culture propose une somptueuse adaptation.
Barður sortait toujours à huit heures pour regarder la lune au moment où sa bien-aimée, debout devant la ferme, faisait de même, il y avait entre eux des montagnes et des immensités, mais leurs yeux se rencontraient sur l’astre nocturne, exactement comme ceux des amants le font depuis le début des temps, voilà pourquoi la lune a été placée dans le ciel.
La vie, la mort, la solitude, l’amitié, l’espoir, la détermination, tout est extrême dans ces contrées polaires. L’amour pour la littérature et la poésie aussi.
Les sanglots apaisent et soulagent, mais il ne suffisent pas. On ne peut les enfiler les uns derrière les autres et les laisser s’enfoncer comme une corde scintillante dans les profondeurs obscures afin d’en remonter ceux qui sont morts et qui auraient dû vivre.
La voix du narrateur (Grégoire Monsaingeon) captive et nous plonge avec un talent fou dans l’atmosphère glacée et intense d’une petite communauté isolée, il y a plus d’un siècle. S’ajoutent à cela une excellente troupe de comédiens et comédiennes, une musique (de Quentin Sirjac) déchirante et des trouvailles sonores et de mise en scène formidables (le chœur des voix est bouleversant).
Il est bon d’avoir un ami véritable en ce monde, alors tu n’es plus tout à fait aussi vulnérable, tu as quelqu’un à qui parler, à écouter sans être forcé de te protéger le cœur.
À l’heure où j’écris ces quelques lignes, je n’ai pas encore lu les romans de Jón Kalman Stefánsson, mais cela ne saurait tarder. J’ai rarement été aussi touchée par la pure beauté d’un texte. Bien sûr, une adaptation audio fait plus clairement entendre les mots et condense le texte original pour n’en garder que le meilleur. Mais je suis convaincue que Jón Kalman Stefánsson est un écrivain comme il y en a peu.
Si comme moi, vous êtes ensorcelé(e) par ces deux adaptations audio, sachez que le troisième volet de la trilogie, Le cœur de l’homme, est en cours d’adaptation lui aussi. Encore un peu de patience donc… Et en attendant, on peut bien sûr (re)lire les romans, qui sont disponibles en livre de poche. Vous aurez compris qu’ils figurent désormais en bonne place dans ma pile à lire.