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L’homme qui plantait des arbres – Jean Giono

Sur une belle idée d’Ingannmic, la blogosphère littéraire est invitée aujourd’hui à une lecture commune (LC pour les initié(e)s) autour de Jean Giono. De lointains souvenirs plutôt mitigés me sont revenus et j’étais curieuse de vérifier si les années passées depuis ma lecture de Regain ou de Colline me permettraient de davantage apprécier cet auteur.

Je n’avais pas été insensible à la beauté de la plume de Giono, je m’étais juste ennuyée. J’avais même abandonné avant la fin Le hussard sur le toit qui promettait pourtant plus d’action… Bref, pour cette LC, j’ai joué la sécurité et choisi une œuvre très courte : L’homme qui plantait des arbres. Je l’ai trouvé au rayon jeunesse de ma bibliothèque, dans une édition « collège » (destinée plus précisément à la classe de 5e) comprenant l’intégralité du texte et un dossier d’étude.

Le texte se prête en effet très bien à une étude scolaire ou à une lecture dès la fin de primaire : il est très court (15 pages !), aborde des sujets qui peuvent intéresser la jeunesse tout en la plongeant dans une époque et un mode de vie très lointains pour eux (et même pour nous), dans un style à la fois accessible et très poétique. Car, incontestablement, Jean Giono est un excellent conteur et un poète aussi bien par sa manière d’observer le monde qui l’entoure que par sa très belle écriture.

J’ai donc pris plaisir à découvrir ici l’histoire d’un certain Elzéard Bouffier, un berger provençal auteur d’un petit miracle écologique. Dans cette nouvelle, Giono évoque sa rencontre (en fait purement fictive) avec cet homme qu’il nous rend très réel à force de détails concrets. Le message est très beau : par la seule force de sa persévérance, un homme seul aurait planté des milliers d’arbres et fait revivre une région asséchée et désolée. Et la forme est charmante elle aussi : Giono livre une sorte de conte moderne dans lequel « plus de dix mille personnes doivent leur bonheur (…) à un vieux paysan sans culture ». On ressent l’amour de l’auteur pour la nature et pour sa région en particulier, tout comme son aversion pour la guerre qu’il évoque à plusieurs reprises et dont on sent qu’il aurait aimé pouvoir s’abstraire, comme le fait son personnage.

Alors (re)lirai-je d’autres œuvres de Giono à l’avenir ? Pour être honnête, je l’ignore ! Avec un texte si court, l’ennui n’a pas eu le temps de pointer son nez, mais qu’en serait-il d’un roman plus conséquent ? Le côté poétique qui peut avoir tant de charme peut malheureusement aussi avoir un effet soporifique assez puissant sur moi… Les contributions des lectrices et lecteurs qui participent à cette LC spéciale Giono m’aideront peut-être à décider si je tente à nouveau l’expérience (ou pas !).

PS : Toujours au rayon jeunesse, ma médiathèque propose une lecture audio de cette courte nouvelle par l’excellent Jacques Bonnaffé. Une autre manière de découvrir ce texte (environ 30 minutes d’écoute, parfait pour initier des enfants à l’audiolivre).

26 réponses sur « L’homme qui plantait des arbres – Jean Giono »

Un grand merci pour ta participation !
Je me réjouis de voir que malgré des expériences précédentes parfois peu concluantes, tout le monde a pour l’instant trouvé son compte à cette LC.
J’ai ajouté ton lien au récap 🙂

Merci à toi pour cette LC qui m’a réconciliée avec Giono. Je ne relirai sans doute pas toute son œuvre, mais je serai moins frileuse à l’avenir le concernant !

J’ai choisi le même livre que toi, pratiquement pour les mêmes raisons… Et, comme toi, je l’ai trouvé très beau tout en n’étant pas certaine de récidiver avec Giono. J’ai lu le « Hussard sur le toit » quand j’étais à l’école et j’ai (re)vu le film récemment.

Je crois que tu peux tenter au moins « Un roi sans divertissement », chef-d’œuvre incontestable !

C’est vraiment une bonne approche, je pense. Et si ça ne te plaît pas, tu n’auras quand même pas perdu beaucoup de temps vu sa longueur ☺️.

Je note ces titres pour un éventuel approfondissement de l’oeuvre de Giono. Cette nouvelle tenait plus de la mise en bouche ;-D

Ce petit récit a une histoire amusante : Giono l’a écrit pour un concours de nouvelles du Reader’s digest. Et elle a eu un succès mondial mais il a visiblement été éclipsé en France par ses romans.

Titre noté. Je n’ai lu de Giono que Le hussard… C’est vrai que j’avais trouvé des longueurs…

A priori, moi non plus, je ne suis pas fan. Mais ce texte-ci m’a beaucoup plu quand même. Je dirai que ça se tente 😀 En tous cas, c’est une bonne lecture jeunesse.

Moi je suis fan et d’ailleurs je me suis promis de relire certaines de ses oeuvres marquantes. Cette nouvelle est étudiée en classe et c’est une bonne chose car il est facile ensuite d’en débattre. Merci pour ton passage chez moi, cela me permet de découvrir ton blog à mon tour

J’étais quand même très contente de participer à cette lecture commune. Ingannmic a eu une très bonne idée de lancer ces rdv pour redécouvrir des auteurs un peu négligés de nos jours.

Il faut que j’emprunte ce texte au système de prêt de livres de l’AMAP dont je fais partie (Réunion / Père Lachaise).
J’avais été rebuté par l’édition feuilletée en librairie (avec l’impression que le texte de Giono en occupait quelques dizaines de pages contre le double de « glose »…) – peut-être bien la même que la vôtre! Entre ça et ma recherche sans réussite des films de Pagnol d’après sono, j’avais raté cette LC et je le regrette… Partie remise!
(s) ta d loi du cine, « squatter » chez dasola

On le trouve visiblement surtout dans des éditions scolaires donc avec beaucoup de commentaires… Par ailleurs, il me semble qu’Eva et Patrice proposent une LC Pagnol cette année (info parue dans leur gazette des bouquineurs numéro 2).

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