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Allemagne Romans

Nuit bleue – Simone Buchholz

Traduction de l’allemand par Claudine Layre – Éditions L’Atalante

Voilà un petit moment déjà que j’entends parler des polars de Simone Buchholz. Avec Les Feuilles allemandes, c’était l’occasion rêvée de m’y mettre. Je voulais lire ces romans dans l’ordre de leur parution mais – ratage – j’ai finalement lu Nuit bleue qui est le 2e. Bref, sachez-le si vous vous lancez : le premier roman de cette série s’intitule Quartier rouge.

Malgré cette erreur dans la chronologie, j’ai été entraînée sans problème dans le sillage clope-bière-schnaps-sandwich-au-poisson de Chastity Riley (oui, c’est bien son nom). Autour de cette procureure gravitent des malfrats repentis et des policiers aguerris (mais au cœur tendre) qui forment une petite bande d’amis peu conventionnelle. Lieu de tous les trafics, de la corruption mais aussi de la fête et du cosmopolitisme, Hambourg est un personnage à elle toute seule. Aussi fascinante que poisseuse, la ville donne un cachet indéniable à ce roman très efficace.

Chastity Riley répond quant à elle aux codes du genre : hantée par une jeunesse un peu glauque, foncièrement intègre et (donc) mise sur la touche par sa hiérarchie, elle passe plus de temps dans les bars que dans son bureau. Elle n’en est pas moins efficace et son métier de procureure lui donne un regard différent des enquêteurs plus « classiques ».

Les Feuilles allemandes, c’est chez Eva & Patrice ainsi que chez Fabienne pendant tout le mois de novembre.

Je n’ai fait qu’une bouchée de ce roman à la construction maligne et très addictive. C’est à la fois un récit d’atmosphère et un tableau de la criminalité qui règne à Hambourg. Riley se rendra aussi à la frontière avec la République tchèque pour tenter de percer le mystère qui enveloppe l’homme dont elle est censée assurer la protection. Retrouvé à moitié mort et avec un index sectionné, le mystérieux Joe la mène-t-il en bateau et est-il une « vraie » victime ? Si vous voulez le savoir, vous savez ce qu’il vous reste à faire ;-D

PS : Ingannmic a lu il y a quelques jours une autre enquête (sombLa construction est très addictive et jre mais tonique) de Chastity Riley, Rue Mexico, et Pativore nous a fait découvrir Béton rouge, tous les deux très alléchants.

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Films et séries

Jeux de pouvoir – mini-série britannique

Disponible sur Arte.tv jusqu’à février 2024

Arte a la bonne idée de diffuser régulièrement des séries qui ont fait l’objet de remakes dans d’autres pays. J’ai ainsi eu l’occasion de voir ces dernières années House of cards version UK ou Hatufim, magistrale série israélienne qui a inspiré Homeland. Plus récemment, j’ai découvert Jeux de pouvoir, ou State of play en VO (c’est également le titre du film américain qui en a été tiré).

Dans cette mini-série en 6 épisodes, j’ai eu le plaisir de retrouver plusieurs acteurs et actrices britanniques que j’aime beaucoup, comme David Morrissey (le colonel Brandon de l’adaptation BBC de Raisons et sentiments en 2008), Kelly MacDonald (Nanny McPhee, La ruse…) avec un accent de Glasgow tout à fait croquignolet, ou encore le formidable Bill Nighy (Good morning England, Love Actually). Je ne connaissais pas John Simm, très convaincant aussi.

L’histoire : Un grand quotidien britannique enquête sur deux événements survenus le même jour à Londres et qui semblent indépendants au départ (mais qui, vous l’aurez deviné, sont en fait liés), en l’occurrence la mort d’un jeune homme noir criblé de balles dans une ruelle et celle d’une assistante parlementaire passée sous un métro. Corruption politique, poids des lobbies, indépendance (ou non) de la presse, tensions raciales, ambition professionnelle, trahisons en amour et en amitié, tous les ingrédients sont réunis pour quelques soirées rivé(e)s à son écran. La série a certes un peu vieilli sur le plan purement visuel (elle date de 2003). Pourtant, en quelques minutes, j’étais captivée par cette enquête journalistique et criminelle très réaliste et au rythme trépidant. La tension est constante, tous les personnages sont confrontés à des dilemmes éthiques dans leur métier de journaliste, parlementaire, policier, ou dans leur vie personnelle et les rebondissements se multiplient.

On aurait sans doute pu se passer d’une intrigue sentimentale qui n’apporte pas grand-chose, mais le reste du scénario est extrêmement bien ficelé. L’habituée des séries et romans policiers que je suis a été habilement embobinée puisqu’elle n’avait pas vu venir le dénouement de cette histoire. Le casting est exceptionnel, avec des seconds rôles géniaux (James McAvoy, Marc Warren…) et des personnages tous très fouillés. Je n’oublie pas non plus les touches d’humour que j’aime tant chez les Anglais et qu’ils savent distiller même dans un thriller comme celui-ci. Bref, Jeux de pouvoir est une série intelligente et rythmée à ne pas manquer.

PS : Pamolico a aimé cette série elle aussi, elle vous dit pourquoi ici : https://pamolico.wordpress.com/2023/03/12/jeux-de-pouvoir-paul-abbott/