Traduction du néerlandais par Bertrand Abraham – Éditions Folio
C’est le retour de mon auteur-chouchou, j’ai nommé Gerbrand Bakker ! On ne peut pas dire que j’aie choisi l’écrivain le plus guilleret qui soit. Je continue cependant à le trouver intrigant et captivant (et un chouïa dépressif, ça se confirme 😅).
Dans Le détour, une Néerlandaise en pleine thèse sur Emily Dickinson s’est installée dans une maison isolée au Pays de Galles. On comprendra progressivement ce qu’elle a fui et pourquoi elle s’est jetée ainsi dans une solitude qui malgré tout lui pèse. Le roman est fait de ses promenades dans la nature environnante et jusqu’au mont Snowdon, de ses rencontres assez déconcertantes avec un médecin, un voisin et surtout le jeune Bradwen qui débarque un jour dans son jardin, mais aussi des tentatives (moyennement motivées) de son mari pour la comprendre.
Gerbrand Bakker excelle une nouvelle fois à plonger dans l’âme humaine par petites touches extrêmement délicates et même mystérieuses. Son personnage n’est pas très attachant, il n’y a pas d’action à proprement parler (sauf si on considère qu’aller à la jardinerie acheter quelques rosiers, c’est de l’action) et les non-dits sont nombreux. Mais voilà, cet écrivain semble avoir des pouvoirs hypnotiques ! Et il n’a pas son pareil pour décrire la nature, un personnage à part entière.
S’il n’égale pas l’éblouissement de Parce que les fleurs sont blanches, ce roman un peu particulier est donc très réussi.
L’avis de Kathel : https://lettresexpres.wordpress.com/2013/03/11/gerbrand-bakker-le-detour/