Traduction du néerlandais par Bertrand Abraham – Éditions Folio
C’est le retour de mon auteur-chouchou, j’ai nommé Gerbrand Bakker ! On ne peut pas dire que j’aie choisi l’écrivain le plus guilleret qui soit. Je continue cependant à le trouver intrigant et captivant (et un chouïa dépressif, ça se confirme 😅).
Dans Le détour, une Néerlandaise en pleine thèse sur Emily Dickinson s’est installée dans une maison isolée au Pays de Galles. On comprendra progressivement ce qu’elle a fui et pourquoi elle s’est jetée ainsi dans une solitude qui malgré tout lui pèse. Le roman est fait de ses promenades dans la nature environnante et jusqu’au mont Snowdon, de ses rencontres assez déconcertantes avec un médecin, un voisin et surtout le jeune Bradwen qui débarque un jour dans son jardin, mais aussi des tentatives (moyennement motivées) de son mari pour la comprendre.
Gerbrand Bakker excelle une nouvelle fois à plonger dans l’âme humaine par petites touches extrêmement délicates et même mystérieuses. Son personnage n’est pas très attachant, il n’y a pas d’action à proprement parler (sauf si on considère qu’aller à la jardinerie acheter quelques rosiers, c’est de l’action) et les non-dits sont nombreux. Mais voilà, cet écrivain semble avoir des pouvoirs hypnotiques ! Et il n’a pas son pareil pour décrire la nature, un personnage à part entière.
S’il n’égale pas l’éblouissement de Parce que les fleurs sont blanches, ce roman un peu particulier est donc très réussi.
L’avis de Kathel : https://lettresexpres.wordpress.com/2013/03/11/gerbrand-bakker-le-detour/
28 réponses sur « Le détour – Gerbrand Bakker »
je ne connais pas je vais noter , on verra si je le trouve en médiathèque !
Cet auteur est encore un peu confidentiel en France, mzis sur un coup de chance…
J’ai aimé « là-haut tout est calme ». Je crois que celui-ci pourrait me plaire également.
Il y a des points communs évidents, même si le décor est différent et si le personnage principal est une femme.
J’aime quand la nature est un personnage à part entière !
Merci pour ton avis 🙂
Ici elle est assez rude, avec un raton laveur agressif notamment 😉
Je proteste : acheter des rosiers, c’est de l’action et cela met du piquant (oui) dans l’ordinaire de la vie. Bon pour le reste, je dis rien.
Hi, hi, on reconnaît les jardinières (et je n’en suis clairement pas une, donc pour moi, la sortie à la jardinerie, c’est toute une épopée).
J’ai bien ri à la lecture des tes commentaires entre parenthèses.^^ Je ne pense pas trouver mon compte dans ce roman-ci mais je suis très intriguée par la plume hypnotique de cet auteur un chouïa dépressif qui arrive à t’embarquer même quand il ne se passe rien. Il faudrait absolument que je case Parce que les fleurs sont blanches prochainement.
Clairement, il a des obsessions un peu sombre, et ça me fait changer de regard sur les Hollandais 😅. Il manie habilement et paradoxalement l’art de l’ellipse et du détail infime.
Un auteur dont j’ai déjà noté le précédent titre dans le pense-bête de Babelio mais qui est malheureusement totalement inconnu de mes deux médiathèques…je commencerai par le précédent donc si je me décide à l’acheter en poche
Parce que les fleurs sont blanches est plus facile à trouver, y compris en poche. C’est celui que je te recommande en priorité !
Des aventures à la jardinerie, ça fait rêver ! Je plaisante mais je trouve ce roman assez tentant. en tout cas, tu donnes envie de le lire. Je retiens quand même que tu as préféré Parce que les fleurs sont blanches.
Oui, Parce que les fleurs sont blanches reste un coup de coeur, ce qui n’est pas le cas de Le détour. J’apprécie quand même de creuser l’œuvre de l’auteur : je commence à bien repérer ses « marottes » 😉 tout en étant assez admirative de sa capacité à se renouveler malgré ses thèmes récurrents.
Bouturer des rosiers est encore plus passionnant que les acheter, surtout quand ça marche !
Je te crois volontiers, même si une jardinerie britannique ça doit être quelque chose si l’on en croit la beauté des jardins d’outre-Manche…
J’avais déjà noté Parc que les fleurs sont blanches, et je maintiens, donc… je ne suis pas gênée par le manque d’action dans un roman, à partir du moment où il est bien écrit.
Bakker est vraiment un auteur intéressant, je trouve. Il a un style sobre, mais sait tisser des atmosphères. Ici, ses personnages ne sont pas très attachants a priori, sans doute parce qu’ils conservent une grande part de mystère. Souvent, ce type de distance me gêne, mais pas avec cet auteur, sans que je sache expliquer pourquoi !
Est-ce qu’il y a d’autres parallèles avec la vie de Dickinson à part celui d’être isolé ?
Je ne saurais pas trop dire, ne connaissant pas bien la vie de Dickinson. Mais il est question d’un de ses biographes qui agacent beaucoup l’héroïne…
J’en ai lu deux, exact, il a un univers faussement simple.
Ça s’est encore confirmé au 3e roman. J’attends de voir ce qu’il en sera du 4e, sachant cependant que je ne les lis pas dans l’ordre de leur écriture.
Un écrivain d’ambiance en somme
Et un excellent sondeur des âmes !
Je ne le connais pas du tout. Je vais essayer de retenir son nom ;).
Je te recommande « Parce que les fleurs sont blanches », son dernier roman, qui a fait l’unanimité lors d’une récente LC, une merveille !
Tu m’intrigues avec cet auteur, mais je ne pense pas qu’il soit pour moi, en tous cas, pas dans mes priorités !
Ton billet est noté pour le challenge 😉
Il me reste au moins un roman de lui à lire, peut-être deux si je mets la main dessus ( il va falloir ruser…)