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La partie de chasse – Isabel Colegate

Traduction de l’anglais par Élisabeth Janvier – Éditions 10/18

À mi-chemin entre la série Downton Abbey et La règle du jeu de Renoir, La partie de chasse est une sorte de huis clos avec scènes d’extérieur. Ca peut sembler paradoxal mais pas tant que ça puisque l’on reste dans les limites d’une – très vaste – propriété. Ici la question n’est pas tant le fameux whodunit (qui est le coupable ?) que : Qui sera la victime et par quel coup du sort sera-t-elle frappée ? Un scandale ? Un cinglant revers amoureux ? Un tir intentionnel ou accidentel ? Isabel Colegate s’amuse à nous faire envisager toutes les hypothèses jusqu’au dénouement de ce roman rythmé et so british.

Fin 1913, dans la campagne de l’Oxfordshire, Sir Randolph et sa femme, la frivole Minnie, accueillent une de leurs traditionnelles parties de chasse sur leur domaine de Nettleby. Trois générations de cette famille typique de l’aristocratie anglaise déclinante sont réunies. Parmi les nombreux invités : un « nouveau riche », un nobliau hongrois, des couples plus ou moins bien assortis, plus ou moins fidèles, et des voisins peu appréciés que les convenances exigent de convier. Des garde-chasses, quelques domestiques, un braconnier et un fervent défenseur du droit des animaux gravitent autour de ce microcosme mondain le temps d’une partie de chasse riche en tension dramatique.

#Lemoisanglais, c’est chez Lou et Titine !

Avec force dialogues, Isabel Colegate nous entraîne dans cette micro-société aux préoccupations essentiellement futiles et dont seuls certains membres sentent venir le vent du changement qui s’apprête à souffler sur la vieille Europe. C’est virevoltant, ironique, mais pas dénué de tendresse envers cette classe sociale à part qu’est la noblesse rurale.

Je me suis prise au jeu de ce roman divertissant, même si j’ai regretté une mise en place un peu trop agitée (ça se calme heureusement assez vite) et une galerie de personnages trop nombreux pour qu’ils soient tous intéressants. J’ai néanmoins tourné les pages avec avidité. Autrement dit, une lecture-bonbon sans doute pas impérissable, mais agréable.