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Trois âmes sœurs – Martina Clavadetscher

Traduction de l’allemand (Suisse) par Raphaëlle Lacord – ZOE Éditions

Quel roman déroutant et extrêmement fort ! Je ne saurais trop recommander cette expérience de lecture originale et assez bouleversante. Pour ma part, le billet d’Eva paru l’an dernier m’avait bien préparée à ce que j’ai ressenti : comme elle, j’ai d’abord été dubitative, puis je me suis très vite laissée happer et j’ai adoré.

Ce roman est particulièrement difficile à résumer. Je me contenterai donc de vous dire que ces Trois âmes sœurs vivent dans des lieux et à des époques différentes. Pour découvrir ce qu’elles ont en commun, il vous faudra lire le livre 😁. Pour moi, Martina Clavadetscher nous parle de domination et d’exploitation, d’émancipation et de liberté, de solitude et d’amour, d’intelligence artificielle et d’humanité. Mais aussi de ce que cela a pu signifier d’être une femme, de ce que cela peut vouloir dire aujourd’hui et de ce que cela pourrait devenir demain. Et il y a sans doute tout un tas d’autres interprétations possibles.

Le récit est court, captivant et même sa mise en page est atypique. Cette particularité n’est d’ailleurs pas un simple effet de style et elle prend tout son sens au fil de la lecture. J’ai été bluffée par l’ambition de ce texte, né sous la plume d’une jeune autrice suisse magnifiquement traduite. Sa version française est d’ailleurs en lice pour le prix Pierre-François Caillé de la traduction 2024. Et j’ai repéré un petit clin d’œil au merveilleux Karel Čapek grâce auquel l’autrice a achevé de me mettre dans sa poche ☺️.

Pour résumer, il s’agit là d’un roman original et profond qui n’a pas fini de me faire réfléchir. Une fois qu’on accepte de se laisser porter, difficile de le lâcher. Cette première incursion suisse pour Les feuilles allemandes ne m’a pas déçue !

38 réponses sur « Trois âmes sœurs – Martina Clavadetscher »

personnellement j’aime que l’on m’en dise plus pour noter un roman mais je ne suis pas majoritaire dans la blogosphère

J’ai eu la chance de le trouver dans une de mes bibliothèques, sous forme électronique seulement mais ça le fait pour moi. C’est un titre un peu confidentiel hélas, mais il vaut le détour!

J’ai eu deux petits moments d’inquiétudes ce matin : en voyant un polar chez Luocine et Clavadetscher chez toi 🙂 Mais après avoir lu vos avis, je me suis bien détendue ! En effet, c’est un peu risqué de conseiller Trois âmes soeurs, parce que c’est vraiment un livre qui sort du cadre et comme je l’ai mentionné dans mon billet : « ça passe ou ça casse ». Ça m’a fait très plaisir que tu t’es retrouvée dans la première catégorie avec moi. C’est une histoire très originale, déroutante, qui fait réfléchir sur des questions d’actualité. Je le relirai un jour, puisqu’apparemment il y a beaucoup d’allusions à d’autres œuvres, je n’ai sûrement pas saisi le tout, et tu fais bien de n’avoir rien dévoilé pour laisser aux autres le plaisir de la découverte.
Merci pour cette contribution (ce n’est que le deuxième point pour la Suisse, je m’inquiète pour elle !)

😂, je comprends tes frayeurs mais c’est très, très bien passé chez moi ! Je t’avoue avoir plus de mal sur Arno Geiger, pourtant plus facile d’accès a priori. Je ne sais pas s’il y a beaucoup d’allusions littéraires dans Trois âmes soeurs, mais un des rares personnages masculins du roman est le professeur Capec. Coïncidence? Je ne crois pas ! Surtout compte tenu du sujet… En tous cas cette lecture suisse s’est révélé formidable et je viens d’en terminer une autre excellente, la Suisse va se refaire une santé très vite 😉.

Après avoir lu le roman, j’ai lu un article où un critique littéraire a mentionné ces nombreuses allusions, et je n’ai même pas compris avec Capek, aïe aïe. Je vais relire !
Geiger – je ne sais pas quel titre tu avais choisi, mais ce sera un avis un peu plus nuancé chez moi aussi. Ça ne m’étonne qu’à moitié, j’ai toujours quelques difficultés en lisant les lauréats du Prix allemand. J’en chroniquerai deux ce mois-ci.
Bonne lecture en tout cas.

Eh bien, je suis visiblement passée à côté de la plupart des références moi aussi … Sinon, Geiger m’agace mais il est très bon aussi, je suis très partagée donc !

Je suis dégoûtée, il était dans mon panier sur la catalogue numérique de ma bibli, mais comme ce panier déborde😅, ce titre n’était plus trop dans mes radars. Et je suis partie sur un autre roman allemand des éditions Zoé qui remontait dans les dernières acquisitions, et c’était assez bof. Bon, en tout cas, merci pour le rappel, je vais faire remonter ce titre dans le haut du panier.

Pourquoi pas pour l’instant il est inconnu de ma médiathèque mais parfois quelques semaines après il est là ! Je le note donc

Oui, il y a parfois de belles surprises (les commandes des bibliothèques mettent parfois du temps à arriver, et puis il y a les suggestions des lectrices et lecteurs !).

Appétissant! Du coup je suis allée voir sur le net… achat possible, on ne sait jamais, 😉 et attention! Il y a une autre Clavadetscher, une Irma.

Je retiens que c’est un roman très original et qu’il faut se laisser porter. Pourquoi pas, si je le croise en bibli

Pour ma part, je l’ai trouvé sur le catalogue électronique. La bibliothèque veut sans doute minimiser les risques (et les coûts) tout en proposant des romans originaux.

Tu ne devrais pas être déçue alors, et moi j’ai commencé à regarder de plus près ce que cette maison publie : tout un tas de choses fort intéressantes!

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