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Spectacles et expos

Le Musée de l’outil et de la pensée ouvrière

(MOPO) à Troyes

Le rendez-vous des lectures sur le monde ouvrier et les mondes du travail proposé chez Book’Ing m’a rappelé un très chouette musée visité à Troyes l’an dernier : le Musée de l’outil et de la pensée ouvrière (ou MOPO). Un lieu étonnant où j’ai fait mille découvertes (et presque autant de photos, ah ah !). Si vous passez dans l’Aube, ne manquez pas ce très beau musée !

Nul besoin d’être fanatique d’artisanat pour apprécier ce musée insolite. La petite cour pavée et fleurie de cette belle bâtisse (l’Hôtel Mauroy) invite déjà à s’y aventurer. Il a certes fallu passer un caissier revêche, mais cela valait le coup car, dès la première salle, le mot « scénographie » a pris tout son sens.

Magnifiquement mises en scène et en lumière, les vitrines sont organisées par type d’outil ou par corps de métier : selliers, charrons, bûcherons, forgerons, savetiers, gantiers… On trouve des outils de découpe et de frappe, des gouges et des gabarits… Dans la salle consacrée aux bûcherons, des panneaux de photos commentées rappellent les conditions de travail dans lesquelles s’exerçait autrefois ce métier évidemment presque exclusivement masculin, comme tant d’autres. J’ai par ailleurs découvert un nombre impressionnant de vocables désignant ce que j’aurais simplement appelé « une hache ».

La plupart des outils exposés appartenaient à des compagnons du devoir qui les ont personnalisés (gravures, poinçons). En plus d’être des instruments de travail efficaces et indispensables, ils dévoilent ainsi une facette artistique très touchante. Ça ne fait jamais de mal de se souvenir du savoir-faire, de la dureté et de la diversité des métiers d’autrefois, sans oublier la légitime fierté qu’il y avait à les exercer. Des valeurs qui se retrouvent d’ailleurs dans le mouvement du compagnonnage évoqué en fin d’exposition. Pour les plus curieuses et curieux, le MOPO abrite également un centre de ressources consacré aux outils, aux techniques et à leur évolution, aux métiers actuels et disparus, aux Beaux Arts, au compagnonnage et aux œuvres de paysans et ouvriers écrivains.

Les visites guidées semblent réservées aux groupes si j’en crois le site du musée. En revanche, des livrets-jeux sont disponibles pour les jeunes et de nombreuses animations ouvertes au grand public sont organisées début avril lors des Journées de l’artisanat d’art et en septembre lors des Journées du patrimoine. Cela dit, je me suis bien passée de tout cela, éblouie que j’étais par ces vitrines, de véritables œuvres d’art.

Le « Mur des truelles »