Traduction du bulgare par Denitza Bantcheva – Éditions Bleu autour
Pour ouvrir cette Rentrée à l’Est consacrée à la Bulgarie, j’ai choisi un écrivain apprécié de prestigieux auteurs tels que Thomas Mann, Ivo Andric, Yachar Kemal ou encore Jules Romains. Né en 1880 et décédé en 1937, Yordan Yokvov est en effet considéré comme l’un des plus grands nouvellistes bulgares.

Célébré dans son pays, il reste méconnu en France et son recueil intitulé Légendes du Balkan n’est malheureusement plus disponible à la vente. Avec un peu de chance, vous pouvez encore le trouver d’occasion ou en bibliothèque. À défaut de découvrir son œuvre plus amplement, on peut s’y initier grâce aux éditions Bleu autour qui proposent une nouvelle unique, Un compagnon, dans un tout petit format discrètement, mais très joliment illustré par Sébastien Pignon.
Ce compagnon est un cheval sans nom. Nul ne sait d’où il vient et ce n’est de toute façon pas une préoccupation pour qui que ce soit. Car ce cheval est réquisitionné pour la guerre. Il en traversera les absurdités et en sera un héros anonyme. Même s’il s’agit ici des guerres balkaniques (pendant lesquelles Yovkov a combattu) et si l’histoire est bien plus courte (à peine 15 pages), j’ai immanquablement pensé au roman jeunesse Cheval de guerre de Michael Morpurgo. Vérification faite, Michael Morpurgo ne s’est cependant pas inspiré de cette nouvelle de Yovkov, mais des souvenirs de vieux habitués du pub qu’il fréquentait dans le Devon.

Toujours est-il qu’en quelques pages, Yordan Yovkov nous fait vivre l’absurdité de la guerre et nous émeut grâce à ce cheval qui ne paie pas de mine, mais qui s’attire le respect et l’affection des hommes par sa loyauté sans faille. C’est un récit intemporel et touchant qui méritait bien cette mise en valeur éditoriale et qui donne envie de lire d’autres nouvelles de Yovkov. Il ne me reste donc plus qu’à écumer les bouquineries 😆.
Claudialucia en a dit beaucoup de bien à l’occasion de son challenge bulgare et des Bonnes nouvelles chez Je lis, je blogue.

35 réponses sur « Un compagnon – Yordan Yovkov »
D’une façon générale il me semble que la littérature bulgare est assez méconnue en France. heureusement qu’on a des défis comme celui-ci pour y faire penser.
Il y a heureusement quelques maisons d’édition et traductrices très actives. J’espère que nous découvrirons des classiques méconnus mais aussi des romans récents.
Je suis bien d’accord avec anne yes, et reconnais ne pas trop m’y connaitre dans cette littérature. Belle occasion! (je participerai avec un seul titre, coup de coeur tant qu’à faire, ce qui prouve que j’ai tort de ne pas aller plus loin…)
Oh, un coup de coeur, chouette ! Peut-être que d’autres billets te donneront des pistes pour poursuivre plus tard.
Je ne connais pas ce livre ni cet auteur. Merci alors pour la découverte! J’espère pouvoir participer à cette rentrée. J’ai de la difficulté avec mon organisation de livres à lire en ce septembre. Il faut dire que j’ai été malade…
J’espère que tu vas mieux ! La période est chargée avec beaucoup de rdv littéraires sur les blogs, ça peut être difficile et bien sûr, toute participation est absolument volontaire, il n’y a aucune pression de mon côté !
Ce n’est pas facile de trouver de la littérature bulgare, il me semble avoir commencé un roman l’année dernière qui ne m’a pas trop plu…
Je vais profiter de cette rentrée à l’Est pour me renseigner !
J’ai constaté que beaucoup de classiques ne sont plus édités ou alors sous une forme différente, ce qui ne rend pas les choses faciles quand on a repéré un texte précis. Quelques romans récents ont connu un petit succès et sont plus faciles à trouver heureusement (Les cosmonautes…, Rhapsodie balkanique…).
Curieux qu’un écrivain aussi connu dans son pays soit si méconnu au-délà des frontières. Ton billet va peut-être bouger les choses ! 🙂
Je l’espère mais je doute quand même de réussir à faire rééditer un recueil 😉.
Je ne connaissais pas cet auteur et je crois n’avoir jamais lu de littérature bulgare. Merci de mettre en lumière ce classique. Bonne soirée à vous Sacha
Je suis ravie de faire connaître cette littérature qui s’avère, comme tous les littératures du monde, ai-je envie de dire, très riche et variée.
Merci pour la découverte de cette nouvelle. J’apprécie beaucoup les histoires dont le protagoniste est un animal. C’est une manière originale d’évoquer la guerre.
Je suis sûre que ça te plaira !
J’aime bien ces mini éditions lorsqu’elles sont bien présentées et illustrées – j’en ai une autre justement sous les yeux, mais c’est une minuscule et jolie édition anglaise d’un texte traduit du lituanien. Je te remercie d’avoir présenté ce texte car je viens d’aller faire un tour sur le catalogue hongrois inter-bibliothèques et – miracle! – je tombe sur une édition en français de Contes et récits de Yovkov (publiée à Sofia il y a 60 ans), dans la bibliothèque de l’Académie des Sciences. Peut-être ce Compagnon y attend-il patiemment que je vienne le lire maintenant que je sais qu’il existe.
Mais oui, Un compagnon doit y figurer! Quelle chance de pouvoir trouver encore de vieux exemplaires. Celui-ci est vraiment joli, donc je n’ai pas de regrets. C’est ce qui m’a donné l’idée d’offrir de mini-livres comme celui-ci autour de moi en guise de « cadeau de table », à Noël par exemple. Même si l’histoire ne plaît pas (et ici, je pense qu’elle est parfaitement accessible et universelle), il reste l’objet !
C’est vrai que le rayon bulgare est assez mince ici, ou difficilement accessible, et tout n’est pas tentant. Pas trop de regret pour moi pour celui-ci, n’étant pas très nouvelles.
Une fois de plus, les éditeurs qui publient de traductions d’oeuvres bulgares se tournent souvent vers de « grands » écrivains, ce qui se comprend mais cela réduit le champ des possibles et des envies. J’aurais aimé trouver des BD bulgares par exemple (le manga bulgare est très développé apparement) mais là, j’ai fait chou blanc complet.
Quelle chance as-tu eu de pouvoir lire cet auteur classique bulgare 🙂 Dans les médiathèques, rien…
J’ai lu https://pativore.wordpress.com/2025/09/15/rhapsodie-balkanique-de-maria-kassimova-moisset/ en ligne lundi 15
et Les cosmonautes ne font que passer d’Elitza Gueorguieva en ligne mardi 16
Bonne rentrée à l’Est et bonnes lectures 🙂
Certains classiques sont difficiles à trouver en effet, mais heureusement des auteurs, ou plutôt des autrices, contemporains sont parfois en médiathèque.
Rien à ma bibliothèque, à part des guides de voyage ! Nous ne connaissons vraiment pas la littérature bulgare. Au moins vos challenges nous permettent de savoir ce qui existe et est accessible. On dirait que les auteurs contemporains font une timide apparition ces derniers temps.
Il me semble que certains auteurs percent en effet, tout au moins parmi la diaspora, comme Kapka Kassabova pour la non-fiction. Elle sera même présente à une rencontre Babelio très prochainement.
Je ne sais pas trop où mettre le lien de ma première lecture bulgare: https://popupmonster.wordpress.com/2025/09/16/border/ mais voilà donc.
On peut mettre ses liens sous n’importe quel article concernant La rentrée à l’Est et mes billets bulgares. Merci beaucoup pour ta participation !
une littérature que la blogosphère met à l’honneur , c’est bien car je connais très mal ce pays et sa littérature . Il me reste à trouver les titres que je trouve dans vos blogs
J’espère que quelques titres te tenteront parmi tous ceux qui seront présentés.
Totalement inconnu dans mes médiathèques, je découvre donc cet auteur grâce à toi…Bon ma participation sera très modeste car je n’ai pas pu lire ou trouver tout ce qui me tentait mais je t’en présente tout de même deux la semaine prochaine, j’ai commencé à rédiger mes chroniques…
Deux participations, c’est déjà super ! Je pensais proposer plus d’articles de mon côté mais je n’ai pas autant de temps que je l’aurais voulu et j’ai eu un abandon…
La littérature bulgare est un tout petit monde. La liste que vous avez publiée est donc utile. Ce livre de G. Gospodinov m’a relativement intéressé :
Ce petit monde s’étoffe doucement quand même, notamment avec cette parution de la rentrée littéraire 2026. Je mets ici votre lien pour que tout le monde puisse le retrouver : https://wodka.over-blog.com/2023/03/gueorgui-gospodinov-le-pays-du-passe.html
Je ne connais pas cet auteur (ni la littérature bulgare d’ailleurs) et il n’est pas dans ma bibliothèque ;-(ga
D’autres auteurs seront sans doute plus faciles à trouver heureusement. Je pense notamment à Gospodinov, qui vient de faire paraître un nouveau roman en cette rentrée littéraire.
J’ai laissé un commentaire sur ce livre mais il n’est pas là. Je parlais de La soirée étoilée, une autre nouvelle de Yordan Yovkov
Je la note !
[…] Yovkov, Yordan : Un compagnon (chez moi) […]