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Les jours sont comme l’herbe – Jens Christian Grøndahl

Traduction du danois par Alain Gnaedig – Éditions Gallimard

Si je n’avais pas déjà trouvé un auteur-chouchou pour le challenge proposé par Géraldine, j’aurais sans doute choisi Jens Christian Grøndhal. Car, avec Les jours sont comme l’herbe, je viens de découvrir un auteur d’une grande élégance qui se frotte à l’Histoire comme aux sujets de société les plus contemporains (politique migratoire, criminalité en col blanc) avec sobriété et sensibilité.

Six courts romans ou longues nouvelles forment Les jours sont comme l’herbe. Six récits qui se passent à des époques et dans des lieux différents. Leur point commun : des protagonistes qui vivent ou ont vécu avec les conséquences d’un choix, le leur ou celui d’un(e) proche. Les chemins qui sont pris ne permettent pas de retour en arrière et rien ne sera plus jamais comme avant. Pourtant, à l’exception de la nouvelle intitulé Villa Ada, ces choix n’ont a priori rien de spectaculaire. C’est là que l’auteur est très fort : l’air de rien, il sait insuffler une véritable tension et nous plonger dans la psyché humaine.

« Quand je raconte ce qui s’est passé ensuite, chacun comprendra que nous n’aurions jamais pu imaginer que les choses auraient pu tourner ainsi. À mesure que les semaines et les mois se sont écoulés, j’ai pu voir, peu à peu, comment une chose en a appelé une autre, mais les événements décisifs qui ont changé le cours de l’histoire sont arrivés de manière totalement inattendue. »

Pour moi, ces « courts romans » (terme employé par l’éditeur) parlent avant tout de valeurs humaines et de la déception, et même de la mélancolie qu’on peut ressentir lorsqu’on les voit bafouées ou qu’on constate le prix qu’il faut payer lorsqu’on s’y tient. Étrangement, j’ai trouvé ce roman très réconfortant et lumineux. Peut-être parce qu’il donne le sentiment de pas être seul(e) avec certaines pensées dans ce monde souvent désespérant…

Retrouvez le bilan des lectures scandinaves recensées par Céline pour son challenge illimité : https://meschroniquesdelectures.wordpress.com/2022/12/20/bilan-du-challenge-auteurs-des-pays-scandinaves/

Grâce à ma co-lectrice du jour, j’ai nommé Jostein (merci à elle de m’avoir accompagnée), j’ai déjà en vue un autre roman extrêmement prometteur signé par cet écrivain danois : Les Portes de fer. Mes petites recherches m’ont aussi conduite à noter le titre de son essai L’Europe n’est pas un lieu, qui me semble d’une actualité plus brûlante que jamais.

PS : Kathel et Ingannmic ont elles aussi chroniqué plusieurs romans de ce Danois qui s’est visiblement taillé un beau succès auprès du public français. N’hésitez pas à lire leurs avis sur les romans Quatre jours en mars (également chroniqué par Jostein ici), Les complémentaires, Les mains rouges, Piazza Bucarest. Patrice a lui aussi lu et aimé Les mains rouges dont le sujet me tente beaucoup également. Le choix de ma prochaine lecture grøndahlienne sera cornélien !

37 réponses sur « Les jours sont comme l’herbe – Jens Christian Grøndahl »

Un auteur dont je n’avais pas encore entendu parler et autant dire que tu me tentes beaucoup. Je suis allée jeter un oeil à ce challenge sur les auteurs scandinaves mais comme je ne suis pas chez moi en ce moment je regarderai tout ça de plus près…j’en lis toujours beaucoup ne serait-ce que des polars ! Merci en tous les cas pour cette découverte…ces six romans courts sont bien tentants

C’était une très belle découverte et je ne peux qu’encourager à lire cet auteur ! J’ai ajouté des liens vers les chroniques de plusieurs de ses romans. Cela te permettra peut-être de trouver celui qui t’attirerait le plus. Le challenge de Céline est super pour trouver d’autres idées nordiques que les polars justement (même s’il y en a aussi). Je constate que dans tous les genres, j’ai une affinité particulière avec cette partie du monde ;-D

Je ne dirais pas que tu as tort mais que tu as encore une belle découverte potentielle devant toi. Cela dit, je ne crois pas qu’il écrit de roman en rapport avec la mer, ce sera donc pour plus tard !

Oh oui, lance-toi ! Une fois de plus, j’ai suivi les recommandations (coup de cœur) de mes bibliothécaires et j’ai bien fait.

J’ai lu 4 de ses titres (dont 3 chroniqués), il y a un certain temps. J’aime beaucoup son écriture, souvent mélancolique, mais le rythme lent de ses intrigues peut parfois provoquer un peu d’ennui !

Je n’ai pas eu ce sentiment d’ennui, mais la forme courte a pu jouer. Comme souvent avec les nouvelles, courtes ou longues, l’intrigue est plus « ramassée ». J’ai ajouté des liens vers tes billets, ce qui m’a aussi conduite à rallonger ma liste de livres à lire évidemment.

J’ai lu et aimé plusieurs de ses romans, mais pas tout chroniqué : je dirais que tu peux choisir sans crainte n’importe quel autre texte, c’est du solide ! (cet auteur me fait un peu penser à Bernhard Schlink que j’aime beaucoup aussi)

Bon, il faut vraiment que je relise Schlink alors parce que « Le liseur » m’avait ennuyée et que je n’ai pas eu envie de lire d’autres romans de lui depuis (quoique depuis les Feuilles allemandes, son dernier opus, Olga, soit noté chez moi). La comparaison me titille bien sûr, sans parler de tes avis sur Les complémentaires et Quatre jours en mars.

Je n’ai jamais lu cet auteur croisé plusieurs fois sur la blogo. Je ne suis pas sûre que la structure en courts récits me conviennent, je préfère souvent les romans.

C’est un peu à mi-chemin ici : plusieurs nouvelles font une soixantaine de pages et la plus courte doit en faire 20 ou 30. Mais bon, je suis fan de nouvelles quelle que soit leur longueur donc je ne suis pas la mieux placée pour te conseiller. Les romans chroniqués par Jostein, Ingannmic et Kathel seraient sans doute plus à ton goût.

Comme Sandrine, j’ai repéré plusieurs des romans de l’auteur sur les blogs sans jamais le lire. Ton billet est très tentant mais il y a beaucoup de projets en cours (avec les challenges et les LC) très tentants aussi.

Je ne te le fais pas dire. Je viens de faire un tri de ma PAL « de chevet » pour y faire un tri par ordre des challenges à venir (et j’en ai mis de côté 4 pour des boîtes à livres, le tri n’était donc pas superflu). J’en viendrai presque à vouloir tomber sur des auteurs moins bons pour ne pas rallonger mes listes de souhaits au fur et à mesure. Découvrir un écrivain comme Grondhal est à cet égard tout à fait contreproductif ! Mais tellement formidable en même temps…

Patrice a lu un Grondahl quand on a commencé notre blog et je pense qu’il a bien aimé (il viendra sûrement te laisser un commentaire :). On a découvert cet auteur grâce à une émission de François Busnel qui a fait un voyage littéraire dans le nord. Si jamais tu la trouves sur internet, elle est très intéressante !

Oh je vais jeter un œil en ligne pour voir si l’émission est toujours visible, elle m’intéresse évidemment beaucoup. Effectivement, je viens de lire le billet de Patrice qui avait aimé Les mains rouges mais moins Piazza Bucarest. J’ajouterai un lien vers son article dès que possible.

Le coup de coeur de mes bibliothécaires a attiré mon attention sur lui, sans ça je ne l’aurais sans doute pas vu ni lu.

Je te remercie de m’avoir accompagnée pour cette lecture. Une fois de plus, je ne suis pas déçue par cet auteur. J’aime beaucoup sa manière d’aborder les relations de couple. Ici, le petit roman que j’ai préféré est Villa Ada, un thème fort ( encore davantage en ce moment). Et je trouve très intéressant qu’il soit porté par un adolescent. Mais tu as raison, chaque court roman est très bon.

Je le lirai à nouveau, c’est certain. Et je n’ai que l’embarras du choix car il a déjà une belle bibliographie traduite en français!

Je n’ai pas encore découvert cet auteur cela me fait plaisir de penser que de belles lectures sont encore à m’attendre. Merci pour cela à toi.

C’est un plaisir ! Il faut vraiment découvrir cet auteur à mon avis, et c’est une très bonne chose qu’il soit largement publié en France.

Oh j’ai adoré tous les livres lus de l’auteur (une préférence peut-être pour Les Portes de fer et Quelle n’est pas ma joie) ! Merci de me le rappeler à mon bon souvenir, je l’avais oublié, je vais m’y remettre !

On m’avait recommandé cet auteur danois il y a très longtemps en me confirmant qu’au vu de mes lectures, je devrais apprécier. Je n’en ai jamais douté mais je n’ai toujours pas eu l’occasion de le caser et j’ai fini par l’oublier. 😅 Merci pour ce rappel. À l’époque, c’était Les mains rouges et/ou Piazza Bucarest qu’on m’avait recommandé (surtout le premier). Je suppose qu’il en a écrit plein depuis et que le choix de la première lecture va se compliquer…

J’ai en effet compté au moins 5 romans donc le choix ne manque pas, hélas pour toi 😅. Ce recueil est très bien en tous cas et les courts romans qui le composent peuvent facilement se lire entre deux « vrais » romans. Les contextes différents donnent aussi une bonne idée de la palette de l’auteur. Mais j’dis ça, j’dis rien …

Je ne connaissais pas cet auteur, en tout cas ses livres ont l’air vraiment d’avoir de bons sujets, je me note ce titre.
Merci pour la découverte et pour ta participation à ce challenge.
Bon dimanche !

Merci pour ta visite ! Je confirme, les sujets sont très intéressants et même si au départ, l’histoire d’amour d’une jeune pasteure par exemple ne m’intéressait pas a priori, elle m’a beaucoup touchée. L’auteur est très doué.

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