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Bones Bay – Becky Manawatu

Traduction de l’anglais (Nouvelle-Zélande) par David Fauquemberg – Au vent des îles

Dans une boîte à livres (dès que j’en vois une, je l’explore alors forcément, il y a quelques bonnes pioches dans le lot), j’ai déniché un roman qui m’a attirée parce que néo-zélandais. Pour moi, tous les prétextes sont bons pour choisir un livre 😜. Bones Bay présentait l’avantage d’avoir en plus une belle couverture, et le contenu a plus que tenu ses promesses. J’ai eu un vrai coup de cœur !

Nous sommes donc en Nouvelle-Zélande, à la campagne et en bord de mer, et l’on passe de l’Île du Nord à celle du Sud. Subtilement imprégnée de la langue et des traditions maories, l’histoire commence lorsque Taukiri (17 ans) dépose son petit frère Ārama (8 ans) chez leur tante, dans une ferme isolée, avant de prendre le ferry pour quitter l’île. Leurs parents viennent de mourir et Taukiri veut rompre avec le passé. Rongé par la culpabilité, il va vivoter entre travail dans une conserverie de poissons et musique jouée dans la rue. De son côté, Ārama apprend à connaître sa tante, gentille mais éteinte, et son oncle dont la présence menaçante vient encore accentuer la douleur de son deuil.



« Taukiri était vraiment un con de m’avoir abandonné. Il aurait dû savoir que j’allais pas être heureux avec Tante Kat et Oncle Stu. Si ç’avait été un bon endroit, il serait resté aussi, mais il était parti, il était parti avec sa guitare et quelque part dans une foutue ville, il jouait des chansons que je pouvais pas entendre. Personne jouait de chansons ici. Personne écoutait de la musique, personne racontait d’histoires. Ils ne se rendaient même pas compte que pas faire ces choses, ça faisait d’eux des mauvaises personnes. Le pire, c’est que je pensais pas que Tante Kat était une mauvaise personne, elle était juste le fantôme d’une personne et je savais pourquoi. Oncle Stu faisait douter les gens de leur propre existence, et à force de douter de son existence, on finissait par disparaître. »

Heureusement, il y a Beth, petite voisine dégourdie, et son père Tom Aiken, à la bienveillance salvatrice. Le point de vue des deux frères alterne et sera complété par l’histoire de Sav et Jade, puis de Toko. La temporalité est volontairement brouillée, ce qui ne pose pas de problème car chaque chapitre est addictif et l’autrice maîtrise parfaitement la construction chorale de son roman. Tous les fils qui en forment la trame se rejoindront en un final haletant et bouleversant.

Pour savoir ce que vient faire Django Unchained dans ce billet, lisez Bones Bay !

La violence et la mort sont omniprésentes, détruisant tout comme une malédiction qui se serait abattue sur cette famille. Par contraste, les moments de joie pure, tels que peut les ressentir un enfant, n’en sont que plus lumineux et poignants. Ārama et Beth forment un duo que l’on n’oublie pas, tout comme Jade et Kat, des femmes profondément meurtries qui gardent une impressionnante capacité d’aimer. Bones Bay est un magnifique roman sur l’amour familial et la résilience, éclairé par une plume poétique et magnétique.

Le charme a agi aussi sur Kathel et Mes échappées livresques. Un premier mais très grand roman à découvrir absolument.

19 réponses sur « Bones Bay – Becky Manawatu »

traduit par David Fauquemberg dont j’ai lu deux excellents romans (Bluff et Nullarbor) ce roman est certainement intéressant .

Je l’ai déjà croisé sur un blog mais je ne sais plus lequel. Je lis très beau de romans néo-zélandais parce que je n’en vois pas beaucoup en librairie ou en bibliothèque. Je (re)note celui-ci sur ma liste-à-lire-un-jour

J’ignorais qu’il était écrivain également. Ses romans se passent eux aussi en Océanie, c’est somme toute logique. Ils ont l’air très intéressants.

C’était sûrement celui de Kathel 😉. Au vent des îles a visiblement un catalogue passionnant (dont les nouvelles 39 bonnes raisons… qui se passent à Hawaï) et peut-être d’autres auteurs néo-zélandais. Je te tiendrai au courant !

Tu as bien de la chance de trouver quelques pépites dans tes boîtes à livres. Par chez moi, les gens s’en servent comme débarras pour livres jaunis ou franchement défraîchis… Bref, aucun espoir d’y trouver ce genre de livres…^^

Il ne faut pas désespérer, mais ça dépend beaucoup des boîtes à livres. Certaines sont « administrées » par des bénévoles qui font du tri. Ces boîtes-là sont souvent bien plus alléchantes!

C’est super d’avoir un coup de cœur pour un livre trouvé dans une boite à livres, cela ne m’arrive jamais…En tous les cas je découvre car je ne connaissais pas et tu donnes envie d’en savoir plus sur cet auteur. Merci pour ton ressenti sur cette lecture intéressante. Je n’ai jamais lu un auteur néo-zélandais.

C’était un vrai coup de chance ! Je croise plus souvent de vieux romans fort peu intéressants mais de temps en temps, on trouve un excellent classique, un bon roman jeunesse ou comme ici une véritable perle. Je vais continuer à écumer mes boîtes à livres du coup 😂

Un très beau livre pour une boîte à livres ! Tant mieux pour toi, et pour les futurs lecteurs que tu vas entraîner à ta suite. Cette maison d’éditions fait fort avec ses couvertures, et les contenus sont largement à la hauteur.

Je suis comme toi, dès que je vois une boite à livres, je ne peux m’empêcher. La couverture est vraiment jolie! Et que dire du nom de cet endroit… Bones Bay. Cela donne la chair de poule!

Eh eh, mes proches en ont assez de se promener avec moi à pied ou à vélo car je m’arrête à chaque boîte et parfois, elles sont nombreuses sur le chemin ;-D Chacun(e) son vice !

C’est vraiment un beau roman avec des personnages très forts, j’y repense très régulièrement avec toujours la même émotion.

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