Traduction de l’allemand par Élise Lecharme – Éditions Sarbacane
Pour le rendez-vous des Feuilles allemandes co-organisé par Et si on bouquinait & Livr’escapades, et en ce lendemain du 34e anniversaire de la chute du Mur de Berlin, j’ai envie de vous parler de la BD De l’autre côté. L’auteur y raconte l’histoire de ses parents nés en Allemagne de l’Est. C’est aussi là qu’ils se marient, que naît leur fils et qu’ils vivent jusqu’à leur départ pour Berlin-Ouest en 1984. Même si j’ai beaucoup vu, lu, étudié et visité sur le sujet, j’ai encore découvert des aspects inédits de la vie en RDA grâce à cet album qui est un excellent moyen de faire découvrir cette période aux jeunes générations (avis au corps enseignant notamment !)
La bande dessinée allemande n’est pas la plus représentée en France. D’ailleurs, en vérifiant chez quelle maison d’édition avait paru De l’autre côté, j’ai constaté que cet album n’est plus édité en français (mon exemplaire est en allemand). On le trouve heureusement encore d’occasion et en bibliothèque, et bien sûr en VO pour qui parle allemand. Un peu de pression sur la maison d’édition entraînera peut-être un jour une réimpression, qui sait…
Car il serait dommage de passer à côté : cette BD illustre combien des familles ont été divisées physiquement par le mur de Berlin, mais aussi déchirées par des convictions opposées. En effet, tout le monde ne rêvait pas de vivre à l’Ouest. Les grands-parents paternels de Simon Schwartz adhéraient ainsi totalement à l’idéal antifasciste de la RDA. Lorsque leur fils prend ses distances avec la doctrine est-allemande et décide de s’installer à Berlin-Ouest, ils n’arrivent pas à l’accepter et coupent les ponts. Une décision qui peut sembler incompréhensible et que l’auteur va justement chercher à (s’)expliquer.
Si je ne suis pas très sensible au style de dessin employé dans cet album, je dois reconnaître qu’il convient parfaitement à l’histoire et au contexte qu’il dépeint. Le choix du noir et blanc (seule la couverture est en couleurs), les personnages aux contours très marqués et la disposition rigide des cases restituent bien l’idée de contrainte et de séparation, sans empêcher l’émotion. De l’autre côté est le récit d’une vie à l’Est et d’un passage à l’Ouest, mais aussi de liens familiaux directement victimes de l’Histoire. Un témoignage sensible et éclairant.
25 réponses sur « De l’autre côté – Simon Schwartz »
Comme vous le dites, le graphisme n’est pas très joli. Mais le contexte historique est très intéressant…
L’histoire vaut le coup malgré ce graphisme ! Il correspond vraiment bien au contenu aussi.
Intéressante trouvaille ! Il est peut-être possible de trouver cet ouvrage dans une bibli ou une librairie qui l’aurait encore en stock.
Je pense qu’il doit se trouver en effet, les sujets historiques rejoignant souvent les fonds des bibliothèques même s’ils sont parfois un peu oubliés ensuite.
Ah j’ai trouvé l’endroit!
Je ne connais pas assez l’allemand pour me lancer, mais en BD ça pourrait me donner l’impulsion?
Pourquoi pas ?!
😉
le graphisme me laisse complètement froide ! dommage car le sujet me plaisait bien.
Cela vaut le coup de tenter quand même je pense car la sujet est très bien traité. Mais parfois, ce n’est pas pour nous et ce n’est pas grave 😅
Je ne suis pas non plus fan de ce style d’illustrations mais le contexte m’intéresse.
Je ne l’avais jamais vu traité en BD. En revanche, on trouve plusieurs films sur la vie en RDA et les tentatives d’évasion. Ici, pas de départ dans des conditions dangereuses ou rocambolesques mais cela n’en est pas moins douloureux de quitter sa famille.
Je n’ose imaginer les émotions ressenties…
Je trouve le graphisme intéressant. Chacun ses goûts. En tous les cas, le côté éducatif de cette BD s’avère certainement son atout majeur. Merci pour la découverte!
Merci pour ton passage ! Le dessin, c’est un peu quitte ou double en BD mais l’approche de l’auteur est pédagogique et touchante.
Intéressant pour le contexte, et pour le graphisme, pourquoi pas ?
Sans être particulièrement à mon goût, les graphismes ne m’ont rapidement pas gênée du tout. J’étais prise dans le récit.
Le fait que l’auteur se soit intéressé à la sphère familiale et aux déchirures internes est en effet très intéressant dans ce contexte en particulier. Merci pour cette belle proposition!
On ne parle pas souvent de ceux qui ont cru jusqu’au bout au régime de la RDA alors que ça permet de comprendre les réticences et les difficultés de certains au moment de la réunification et après.
Pas fan du graphisme, mais étant du corps enseignant, je note !
🙂. Ça explique vraiment bien ce que le mur a représenté dans la vie quotidienne des gens et ce que c’était de vivre sous une dictature.
A trouvé peut-être en médiathèque.
Oui, pour essayer, c’est une bonne idée !
C’est une découverte pour moi ! Je ne me connais pas bien dans les rayon des BD pour les adultes et je note bien ce titre pour sa thématique que je trouve très intéressante. Je vais voir si je le trouve dans notre bibliothèque alémanique. Merci de ta participation 🙂
L’auteur est aussi connu en Allemagne pour une BD intitulée Das Parlament, dans laquelle il retrace la biographie d’une quarantaine de parlementaires allemands de 1848 à 1990. Elle a l’air très intéressante aussi. Dommage que sa distribution en francais soit si difficile.
[…] quelques autres lectures en lien avec la RDA et la réunification sont à retrouver sur ce blog ici, ici et […]