Le cinéma algérien offre régulièrement des pépites dans des genres très variés : drames, chroniques politiques et sociales, comédies… Aujourd’hui, pour le Mois africain proposé par Sur la route de Jostein, c’est une fresque historique alliant grand spectacle et girl power en Algérie que je vous invite à découvrir : La dernière reine.
L’histoire commence en 1516 lorsque Barberousse aide le roi local à libérer Alger des tentatives de domination espagnole. Le fameux corsaire ne compte cependant pas s’arrêter là et convoite le pouvoir. Une femme va alors s’opposer à lui : la reine Zaphira, la deuxième épouse du souverain jusqu’alors plus connue pour sa frivolité que pour ses talents politiques.
Il y a autant de légende que de véritable Histoire dans ce récit puisque la vie de Barberousse est plutôt bien documentée tandis que celle de Zaphira est plus contestée. Le duo aux commandes du scénario et de la réalisation a voulu montrer que les femmes ont de tout temps conseillé les hommes et leur ont tenu tête, y compris dans l’Algérie du XVIe siècle. Damien Ounouri et Adila Bendimerad ont donc choisi de mettre en avant un personnage méconnu mais ô combien cinématographique. Zaphira se révèle lorsque le royaume est menacé. Pour son mari, pour son fils, pour Alger, elle résiste au corsaire au bras d’argent (accessoire fort bien employé dans la dramaturgie de l’histoire). Son dilemme m’a d’ailleurs rappelé celui d’une certaine Andromaque.
Les actrices sont magistrales (j’ai adoré la reine Chegga), les acteurs ténébreux à souhait, les décors sublimes et les scènes d’action efficaces (même si un chouïa trop sanglantes pour moi, mais elles sont concentrées au début du film donc c’est tout à fait supportable). Offrant de beaux moments oniriques et de convaincantes confrontations politiques et psychologiques, ce film est un excellent divertissement, très bien mené et visuellement brillant (dans tous les sens du terme car les bijoux et étoffes précieuses sont très présentes à l’image). Le plus de La dernière reine : l’Algérie, bien sûr ! Sa langue, son histoire, ses paysages (ah ! éternelle et envoûtante Tipasa !)…
PS : Le film, sorti en début d’année, ne passe plus en salle. Vous le trouverez en VOD et en DVD.
5 réponses sur « La dernière reine – Damien Ounouri & Adila Bendimerad (2023) »
Merci pour cette découverte ! Je ne l’avais pas repéré ce film. Je t’avoue que si je connais le corsaire, je n’ai jamais entendu parler de la reine Zaphira.
Barberousse mériterait à lui seul une série : il a eu une vie incroyable et il y a largement de quoi écrire plusieurs saisons 😁
Bonjour Sacha, quel beau film: décors, costumes. Une très belle surprise en ce qui me concerne. Il a eu son petit succès. Bonne après-midi.
Je regrette de ne pas l’avoir vu sur grand écran, il l’aurait mérité! Contente de voir que tu l’as apprécié toi aussi.
[…] ne pense pas avoir déjà vu un seul film algérien mais Sacha m’a donné envie d’y remédier avec son excellent avis sur La dernière reine, qui […]