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Les Trois mousquetaires – Alexandre Dumas

Éditions Livre de poche – Classiques

Je vous épargnerai le détail de ma passion pour Les Trois mousquetaires, d’autant que certain(e)s d’entre vous ont déjà lu mon brouillon d’article envoyé par inadvertance 😀 Sachez simplement que je projetais de relire sa suite, Vingt ans après, pour ce rendez-vous des #Classiquesfantastiques. Mais d’actes manqués (oublis systématiques de l’emprunter en médiathèque) en coup du destin (je suis tombée sur Les Trois mousquetaires en boîte à livres), j’ai cédé à la tentation de relire le premier opus des aventures de d’Artagnan et ses comparses.

J’avais d’emblée exclu Dickens. David Copperfield, M. Pickwick et Oliver Twist m’ont plutôt ennuyée (ou je les ai peut-être lus trop jeune). Je prévois malgré tout de lire un jour le fameux Conte de Noël de l’auteur britannique, dont j’ai vu une réjouissante adaptation dans un épisode de Docteur Who qui lui rendait hommage.

L’essentiel de l’histoire des Trois Mousquetaires est archi-connu et il me semble superflu de le résumer ici. Voici plutôt mes impressions après cette énième lecture, mais la première depuis au moins 15 ans.

J’ai rapidement constaté que j’avais subi une telle influence des adaptations de ce roman au cinéma que j’avais oublié bien des choses, à commencer par des passages qui m’ont paru fort longs, mais aussi le fait que la fameuse affaires des ferrets de la reine était résolue dès le milieu du roman. Après ce trépidant aller-retour en Angleterre, il y a nettement moins d’action, ce qui explique que la 2e partie du roman soit survolée au cinéma et que je l’ai effacée de ma mémoire. J’imagine aussi que l’édition pour la jeunesse que j’ai lue et relue dans mon enfance opérait d’importantes coupes dans les passages les plus descriptifs du roman original…

J’ai également été surprise par la quasi absence de certains personnages ou encore par leur personnalité bien plus ambiguë que dans mon souvenir. Ainsi, Madame Bonacieux disparaît pendant plusieurs centaines de pages sans que cela ne gêne nos héros, puis elle réapparaît de manière fort opportune à la toute fin du récit. Celui qui est censé être l’ennemi juré de d’Artagnan, le fameux comte de Rochefort, est finalement un personnage très anecdotique. J’ai par contre trouvé extrêmement intéressant de redécouvrir les incontournables Capitaine de Tréville et Cardinal de Richelieu, bien différents de mon souvenir là encore. Ils s’avèrent tous les deux extrêmement ambitieux, et les intrigues de palais ne sont pas l’apanage de Son Éminence, bien au contraire. M. de Tréville est très proche du roi, qu’il sait lui aussi manipuler pour obtenir ce qu’il veut. Il est très attaché à ses mousquetaires et les défend envers et contre tous, quitte à couvrir des agissements puérils voire objectivement répréhensibles, simplement parce qu’il s’agit de ses hommes. Quant à Richelieu, je l’ai redécouvert admiratif d’Athos, Porthos, Aramis et encore plus de d’Artagnan, au point qu’il aimerait les voir rejoindre ses troupes et qu’il ne manquera pas de les récompenser lorsqu’il en aura l’occasion. Il est beaucoup moins machiavélique, et donc moins caricatural, que dans bien des adaptations là encore. Bref, une agréable surprise sur ce point car ces deux personnages sont plus complexes et intéressants que dans mon souvenir.

En résumé, j’ai retrouvé la véritable intrigue et la vraie personnalité des protagonistes de ce roman foisonnant et truculent. Sa première moitié était à la hauteur de mes attentes avec des personnages flamboyants (ce qui va de pair avec d’inévitables exagérations, mais elles ont leur charme), et de nombreux rebondissements. La deuxième partie s’enlise cependant, à l’image du siège de La Rochelle qui occupe bien trop de pages à mon goût. J’ai peiné dans les deux ou trois cents dernières pages.

Image par chrisbromley0 de Pixabay

Certains défauts sont probablement liés à la forme initiale du roman (publié en feuilleton, ce qui peut expliquer que Dumas ait parfois fait du « remplissage ») ou encore à l’époque et au genre. Ces quatre mousquetaires me sont en tous cas apparus comme de grands enfants (voire de petits garnements), perdant systématiquement leur argent au jeu ou en boisson, devant donc se faire entretenir par leurs maîtresses ou employer des méthodes peu honnêtes pour pouvoir survivre ou s’acheter l’équipement nécessaire à leur travail (= la guerre). Leur code d’honneur est à géométrie variable, leur susceptibilité frôle le grotesque et leur côté potache m’a quelque peu lassée. Je passerai sur le fait que la supercherie de d’Artagnan envers Milady de Winter, est 1) peu crédible, 2) franchement écœurante. Difficile de lui en vouloir de chercher à se venger après ça !

Alexandre Dumas vu par l’artiste Rast

J’attendais plus de cette relecture, c’est certain. Dumas garde cependant toute mon affection car j’aime son ironie, ses descriptions si piquantes et l’esprit d’aventure qu’il insuffle.

Pour connaître le résultat du match Dumas/Dickens, rendez-vous chez Moka et Fanny !

Les vacances étaient bienvenues pour venir à bout de ce Pavé de l’été (chez Sibylline), qui fait aussi partie de la catégorie des Épais de l’été (gérée par ta d loi du cine, squatteur chez Dasola) avec ses près de 700 pages.

PS : Si vous vous demandez s’il vaut mieux lire Les Trois mousquetaires ou aller voir le film (si ce n’est déjà fait), je vous recommande le podcast Pourquoi aller voir le film alors que le livre est tellement bien ? ou de lire d’autres avis comme celui de Petite Plume, Maud, Charlotte Parlotte et bien sûr celui des blogueurs et blogueuses qui auront chroniqué ce monument dans le cadre des #Classiquesfantastiques.