Catégories
Canada Romans

L’orangeraie – Larry Tremblay

Éditions de la Table ronde

Depuis la création de mon blog, je participe avec plaisir à l’opération En août, j’achète un livre québécois relayé par Madame Lit. J’ai un peu triché cette année en empruntant dans ma médiathèque un roman québécois qui me tentait depuis une chronique de Madame Lit justement : L’orangeraie.

Les jumeaux Aziz et Amed vivent entourés de l’orangeraie plantée par leur grand-père et aujourd’hui cultivée par leur père. De l’autre côté de la montagne vit l’ennemi qui veut la mort de leurs semblables. Le roman s’ouvre sur la mort de leurs grands-parents, victimes d’une frappe d’obus. L’engrenage de la guerre, qui restait finalement lointaine pour eux, va alors les entraîner vers un drame absolu.

Le récit est fait à la hauteur de ces deux enfants, à la fois lucides et crédules. L’auteur cherche à nous faire comprendre comment une famille « lambda » peut basculer et prendre une décision a priori inconcevable. La tension et l’émotion montent efficacement tout au long de ce court récit, qui bascule dans une troisième partie que j’ai malheureusement trouvée nettement moins réussie. Le personnage du metteur en scène qui apparaît alors est bien sûr très pratique pour connaître le fin mot de l’histoire et s’adresser à nous, Occidentaux qui vivons loin de ce conflit (jamais nommé, mais dont on comprend tout de suite qu’il fait référence au Proche-Orient). Sa façon de s’exprimer, de s’interroger est cependant bien trop scolaire à mon avis.

Photo de Hans pour Pixabay

Globalement, j’ai eu le sentiment de lire un roman plutôt destiné à des adolescents, ce que me confirme le fait qu’il ait remporté plusieurs prix des lecteurs de collège ou de lycée. Pour ce public, le roman est parfait : sous forme de conte, il fait la part belle à l’émotion sans occulter une réalité cruelle. Même s’il parut trop didactique dans sa dernière partie, il reste touchant et montre très bien les ravages de la guerre et de l’embrigadement.

D’autres avis, plus convaincus, sont à retrouver chez Book’ing et Anne.

PS : Ce roman a été adapté en BD par Larry Tremblay et le dessinateur Pierre Lecrémier, comme je l’ai appris grâce à l’avis de Blandine qui a eu un coup de cœur pour cet album.

18 réponses sur « L’orangeraie – Larry Tremblay »

C’est vrai, l’enchainement des événements est un peu facile, et pourrait sembler caricatural, mais étrangement cela ne m’avait pas gênée, il m’avait semblé que c’était volontaire de la part de l’auteur, de jouer sur le registre de la fable..

Ce n’est pas l’enchaînement des événements qui m’a gênée, et j’ai aimé que l’auteur opte pour la forme du conte, qui a beaucoup de force ici. En revanche, j’ai trouvé la facon de se questionner de Mickael, le metteur en scène, trop naive et peu naturelle.

C’est très dur effectivement, et même encore plus que je ne le pensais au début. Heureusement, comme le relève Ingannmic, le livre se termine sur une petite lueur d’espoir.

Ca m’a un peu décue, d’autant que j’ai été vraiment séduite par les deux premières parties. Mais ca n’en fait pas un mauvais livre !

C’est l’impression que ça m’a donné, en te lisant, que la cible était plutôt adolescente. C’est bien de rendre accessible au plus grand nombre ces thématiques en tout cas.

C’est très bien fait pour toucher ce public, et d’autres d’ailleurs car la forme du conte peut parler à beaucoup même si la fin me paraît moins maîtrisée.

Je n’ai rien contre lire un bon livre pour ado de temps en temps mais cet auteur est inconnu de mes deux médiathèques, dommage, je l’aurais bien tenté…

Peut-être que la BD, qui est encore récente, fera son apparition dans tes médiathèques. Le sujet est on ne peut plus d’actualité, hélas.

Répondre à IngannmicAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.

En savoir plus sur Des romans, mais pas seulement

Abonnez-vous pour poursuivre la lecture et avoir accès à l’ensemble des archives.

Poursuivre la lecture