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Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier

Éditions Denoël

Le hasard (ou pas) a fait que j’ai enchaîné deux lectures canadiennes, dans de grands espaces presque inhabités. Et cette fois encore, je me suis régalée.

Il pleuvait des oiseaux est un magnifique roman sur la liberté, la vie et l’amour. Dit comme ça, c’est ronflant et cul-cul-la-praline alors que ce roman est tout sauf ça. Et pourtant, c’est pour moi la manière la plus juste de le résumer.

Tout commence avec une photographe à la recherche des derniers survivants des grands feux qui ont ravagé plusieurs villes de l’Ontario au début du 20e siècle. Au fil de ses pérégrinations, elle va rencontrer un petit groupe hétéroclite, et pourtant soudé, qui vit en marge de la société. Un groupe qui va vivre de grands bouleversements.

« Elle en était venue à les aimer plus qu’elle n’aurait cru. Elle aimait leurs voix usées, leurs visages ravagés, elle aimait leurs gestes lents, leurs hésitations devant un mot qui fuit, un souvenir qui se refuse, elle aimait les voir se laisser dériver dans les courants de leur pensée et puis, au milieu d’une phrase, s’assoupir. Le grand âge lui apparaissait comme l’ultime refuge de la liberté, là où on se défait de ses attaches et où on laisse son esprit aller où il veut. »

Jocelyne Saucier a un talent de conteuse hors pair. En 200 pages seulement, elle fait naître tout un monde, celui de vieillards qui ont décidé de quitter la société des hommes, et fait surgir devant nous les images de ces incendies terriblement meurtriers. On passe d’une époque à l’autre avec fluidité, et on côtoie des personnages âgées comme on en croise rarement en littérature. L’émotion affleure, nous prend parfois à la gorge, mais il n’y a aucun pathos et, au contraire, de la joie pure. Une réussite !

Bizarrement, j’avais noté que c’était une lecture recommandée par Aifelle et Alex, mais je n’ai pas retrouvé leurs billets… En revanche, j’ai bien remis la main sur celui de Manou.

PS : Ce roman, qui date de 2011, a été adapté au cinéma mais on a visiblement fait le choix de rajeunir sensiblement les personnages, ce que je trouve extrêmement regrettable !

6 réponses sur « Il pleuvait des oiseaux – Jocelyne Saucier »

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